Ça y est, je l’ai fait!

Le dimanche 20 septembre à 8 h 30, j’étais sur le pont Jacques-Cartier avec des milliers de coureurs et de marcheurs pour prendre le départ de la 25e édition du Marathon Oasis Rock n’ Roll de Montréal.

J’étais excitée. Heureuse. Comblée.

J’y étais pour courir la plus longue distance jamais faite en une seule journée. Eh non, je n’avais pas encore franchi le seuil du 21,1 km lors de mes entraînements. On m’avait dit que si je pouvais courir 18 km, j’arriverais à faire mon demi-marathon.

Défi lancé…
C’est ma sœur Annick qui, après avoir pris part à cette épreuve l’an dernier, m’a lancé le défi de courir avec elle cette année. « Mel, il faut que tu vives ça! Ça serait tellement le fun de le faire ensemble », m’avait-elle dit.

J’avoue que je n’ai pas réfléchi très longtemps. Pourquoi? Parce la sportive en moi avait le goût de réaliser le défi. Mais avant tout, j’admets que c’est parce qu’à 39 ans, j’allais enfin participer à un événement sportif important avec mon double. Toute mon enfance, ma sœur Annick et moi avons pratiqué deux disciplines différentes; elle en équitation, moi en karaté. Chacun de notre côté, on s’entraînait pour être les meilleures dans notre art. Bien sûr, on bougeait ensemble de temps à temps, mais ce n’était pas pour se préparer à l’atteinte d’un objectif commun.

À l’aube de la quarantaine, c’est la course à pied qui nous a réunies. Pendant plusieurs mois, on s’est entraîné. On a sué. On a ri. On s’est encouragé.

Le jour J

Sur le pont qui relie Montréal à Longueuil, j’étais ravie d’y être avec ma complice. Aussi, il y avait France, une amie avec qui nous allions courir. Notre objectif : avoir du plaisir et franchir la ligne d’arrivée. En combien de temps? Ce n’était pas important. À notre rythme.
Pour la première fois, j’ai visité Montréal au pas de course et j’ai adoré. Du signal de départ jusqu’à la fin, j’ai couru, entremêlé de quelques pas à la marche.

Tout au long du parcours, l’ambiance était exaltante. Des formations musicales égayaient nos foulées. Des spectateurs nous encourageaient. J’aimais voir les gens de tous les âges s’activer.

À quelques pas de la ligne d’arrivée, le conjoint et la belle-mère de ma sœur étaient présents pour nous encourager et capter notre bonheur.
…défi relevé
C’est en même temps qu’Annick et moi on a franchi la ligne d’arrivée. Je nous vois encore les bras dans les airs, le sourire aux lèvres et… les yeux un tantinet mouillés. On était fière. Main dans la main, nous sommes allées chercher notre médaille. Après quoi, je l’ai regardé, lui ai fait une caresse et lui ai dit : « Ma sœur, je t’aime! ».

J’étais tellement contente d’avoir vécu ce moment avec elle et France. J’ai aimé cette course, même si… En fait, dès mes premiers kilomètres, j’ai senti une douleur au genou. J’ai ensuite prié intérieurement pour que mon mal disparaisse. Sans succès. À la fin, j’avoue franchement que j’aurais eu l’énergie pour courir un marathon, mais je n’aurais pas pu jogger un pas de plus.

Est-ce que j’ai bien fait de continuer avec cette douleur? Peut-être pas. Mais je l’ai fait. C’est mon esprit guerrier j’imagine. Je ne pouvais (voire ne voulais pas) abandonner. Je savourais ce moment avec ma frangine et France.

Avec des spécialistes dans le domaine de la santé et de l’activité physique, je soigne aujourd’hui ma blessure. Je n’ai pas recommencé à courir et ça me manque.

J’aime courir…
– Parce que chaque fois que j’enfile mes chaussures, je prends du temps pour moi.
– Parce que lorsque j’ai une p’tite boule de stress dans la gorge, elle disparaît avec mes foulées.
– Parce que je peux courir au moment qui me convient; tôt le matin, tard le soir…
– Parce que j’en profite pour écouter ma musique (à la maison, je n’ai pas le monopole!).
– Parce que la course (comme d’autres sports aussi) me permet d’être mieux physiquement et psychologiquement.
– Et aussi notamment parce qu’après avoir bougé, je dors mieux.

Ça vous tente de courir?
– Allez-y graduellement. Celui qui marche ou qui court est déjà plus actif que celui qui reste assis devant le téléviseur. Soyez fiers de chacun de vos pas.
– Lisez des livres sur la course à pied. Lesquels? Il y en a beaucoup. Voici six suggestions, mais n’hésitez pas à m’en soumettre en commentaire.
1. Courir au bon rythme, par Jean-Yves Cloutier et Michel Gauthier (Éditeur : La Presse)
2. Courir au bon rythme 2, par Jean-Yves Cloutier et Michel Gauthier (Éditeur : La Presse)
3. Courir mieux, par Jean-François Harvey (Éditeur : Les Éditions de l’Homme)
4. La course à pied au féminin, par Sophie Allard (Éditeur : La Presse)
5. Pas : chroniques et récits d’un coureur, par Yves Boisvert (Éditeur La Presse)
6. Mythes et réalités sur la course à pied, par Martin Lussier, Pierre-Mary Toussaint (Éditeur : Les Éditions de l’Homme)
– Joignez des groupes de course. Ça motive et permet de bénéficier de conseils de coureurs plus expérimentés. Certaines boutiques spécialisées dans la course à pied proposent des entraînements. Voir aussi sur les réseaux sociaux. J’avoue que je suis une MV (une mère-veilleuse). Je fais partie du mouvement de la motivante et inspirante Karine Champagne sur Facebook. Sans avoir partagé mon histoire, je me retrouve dans celles des autres.
– Suivez un programme d’entraînement, en plus de vous aider à accroître votre motivation, votre performance, ça pourrait vous éviter des blessures.